"Jean Hache, comédien de talent, assure également la mise en scène de ce spectacle dense et complet"

  • Du 1 juin 2011 au 28 août 2011
  • lucernaire - paris

gRequiem pour Salieri.


Du fond de son asile, Antonio Salieri à demi-fou porte un témoignage vibrant sur sa vie en se retournant sur son passé. Un destin honni qui n’a pas trouvé, selon lui, grâce aux yeux de Dieu. Ce spectacle actuellement à l’affiche du lucernaire pêche par ambition en présentant un spectacle un peu long. Toutefois, le sujet est profond car il est chargé d’une humanité forte. Salieri, compositeur officiel à la Cour de Joseph II, est un personnage tiraillé entre la haine qu’il voue à Mozart, son cadet, et son immense admiration. Salieri est un personnage de dramaturgie par excellence. Rongé par la jalousie jusqu’au fond de l’âme, Salieri du fond de sa cellule nous déroule sa vie, sa joie de composer de la musique jusqu’à sa rencontre avec Mozart. C’est avec le recul nécessaire qu’il se décrit en pleine opposition avec son désormais rival. Ce dernier ne se pose pas de question, il vit son âme d’enfant. Le vent de la liberté chez lui est dévastateur. Salieri, trop guindé, trop prisonnier d’une certaine société n’ose pas. Mozart ose. A l’Empereur qui estime que son opéra compte trop de notes, Mozart rétorque « qu’il y a juste assez de notes ! ». La musique est. C’est un fait qui est intangible. Salieri constate que Mozart n’a pas seulement brillé par son génie mais que tout son être respirait cette liberté créatrice qui s’imposait. Sur son lit de mort, n’a-t-il pas déclaré « qu’il jouerait au piano à quatre mains avec Dieu ! ».


Alternant entre rancœur et admiration, Salieri parle à des personnages invisibles sortis tout droit de son esprit malade. Il délire et rêve de se venger de Wolfgang, l’arrogant, en prenant sa femme Constance de force. Mais quand vient l’heure de la cloche ou du souper, force est de reconnaitre que « deux choses lui plaisent encore sur terre : le souper et Mozart ». Il s’explique cette ambivalence en s’estimant maudit par le Ciel. Cela ne peut être que cela. Mozart lui a tout pris. Il s’était défendu en lui disant que le génie n’est pas immortel. Du moins, voulait-il le croire. Mais une fois le génie mort, le monde ne parlait que de lui et de sa musique. Même ses détracteurs finissaient par convenir de son génie. L’oubli n’était donc pas sanctionné par l’oubli. Salieri poursuit son chemin de croix attendant la délivrance et l’oubli qu’il sait patent en ce qui le concerne.


Ce spectacle nous fait glisser à travers les méandres du cerveau malade de Salieri peuplé par des notes de musique, un univers attisant ses délires et ses fantasmes. Jean Hache, comédien de talent, assure également la mise en scène de ce spectacle dense et complet. Au comble de ses exaltations et de ses chimères, Jean Hache incarne, dans une scénographie minimaliste, un compositeur trop vite oublié. Cette pièce en réhabilitant la mémoire d’Antonio Salieri nous remet en mémoire le prodigieux film  « Amadeus ».


Journaliste : Laurent Schteiner


Salieri, le mal-aimé de Dieu de Jean Hache

Mise en scène de Jean Hache et Roland Hergault

Avec Jean Hache

Avec la voix d’Emmanuel Ray (Mozart)


copyright André Bradin


Lucernaire

53 rue Notre Dame des Champs

75006 Paris

Resa :             01 45 44 57 34      

www.lucernaire.fr

du mardi au samedi

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marie ordinis

"Comédien rare à la présence et à la gestuelle fascinantes, il a décidé de nous mettre mal à l’aise face à la moins bonne part de nous même : nos fausses inquiétudes, mais surtout nos simples envies et jalousies."

 

Saliéri, le mal aimé de Dieu

de et par Jean Hache
Mise en scène : Jean Hache et Roland Hergault, avec la voix d’Emmanuel Ray (Mozart).
Il y a eu la nouvelle de Pouchkine, et depuis un quart de siècle nous sommes sous le charme de l’Amadeus de Milos Forman ce ‘film-culte’. La pièce de Jean Hache prend magistralement le relais de ces incontournables. Comment un artiste doté par le Créateur d’un talent qu’il a fait fructifier grâce à un travail constant, homme reconnu par ses pairs et par son protecteur le monarque (qui, en terre chrétienne, est aussi lieutenant du Très-Haut) pourrait-il accepter de se faire court-circuiter et coiffer au poteau par un gamin prolongé, facétieux, baroque, mais adulé par ceux qui saluent en lui un génie ? Seigneur où est ta justice ?
Jean Hache, dans un costume d’époque dont il se défait pour mieux le ré-endosser, évolue dans un décor ingénieux mais très réaliste : non pas asile pour personnage nuisible mais simple lieu d’enfermement. Comédien rare à la présence et à la gestuelle fascinantes, il a décidé de nous mettre mal à l’aise face à la moins bonne part de nous même : nos fausses inquiétudes, mais surtout nos simples envies et jalousies.
« Mon Seigneur que j’ai rencontré, révéré, servi, j’ai accepté les souffrances que tu m’as infligées mais voici que tu ne m’aimes plus … enfin plus comme autrefois. » C’est ainsi que nous l’avons reçu. On dirait un petit garçon blessé ; pourtant l’homme sur le retour et certainement vertueux est père de huit enfants. Mais qu’est-ce qu’aimer et être aimé ?
Mozart intervient : voix off chaude qui fascine autant qu’elle met Saliéri mal à l’aise. 
Les musiques de Bach (soit sa version de Innsbrück Ich Muss Dich Lassen ) mais surtout de Wolfgang, cet Amadeus - voyez : « qui aime Dieu » ou serait-ce: « qui est aimé de Lui ? » et dont Jean Hache a choisi des passages de L’enlèvement au Sérail, des Noces de Figaro et de la Flûte Enchantée pour monter vers un Requiem auquel celui de Saliéri sera un parfait écho. Match nul, diriez-vous ou simple histoire d’amours contrariées ? Jean Hache vous fera prendre parti.
Le Lucernaire jusqu’au 28 août, du mardi au samedi à 18 h30. Réservations :             01 45 44 57 34      .

posted by Marie Ordinis @ 12:08 PM

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THÉÂTRE
Salieri retrouve ses lettres de noblesse sur la scène du Lucernaire.
Guère besoin d’être un mélomane averti pour au moins avoir entendu parler du compositeur Salieri. Milos Forman en avait fait (dans son film "Amadeus") l’empoisonneur de Mozart. Ici, Jean Hache, certainement plus proche de la réalité historique, dresse le portrait d’un homme en proie à sa solitude et à son passé. Loin d’en faire un monstre jaloux et assassin, il rend le personnage terriblement humain et touchant.

Jean Hache dans "Salieri le mal-aimé de Dieu" © André Bradin


h ! Salieri… l’abandonné. "Saliéri le mal-aimé de Dieu". Particulièrement doué, il fut pourtant reconnu de son vivant comme un grand compositeur. Mais difficile d’arriver à faire exister ses œuvres à côté du génial Mozart. Et bien qu’attaché à la Cour de Joseph II à Vienne. On le sait, ce dernier lui volera la vedette et ses livrets seront jetés aux oubliettes pendant plus d’un siècle. C’est la nouvelle d’Alexandre Pouchkine d’abord (Mozart et Salieri, écrite en 1830) qui aura permis de faire redécouvrir le personnage, mais surtout (comme Forman) d’alimenter la thèse de l’empoisonnement. Thèse qui n’a jamais été accréditée d’ailleurs. Et ce n’est pas ce que Jean Hache a retenu du personnage. 

L’originalité de la pièce tient d’abord dans la façon dont Salieri a été mis en scène : seul. Mozart n’est plus qu’une voix et reprendre celle d’Emmanuel Ray (la voix française de Mozart dans le film Amadeus) c’est élever un peu plus le mythe pour donner à Salieri un tour encore plus humain : "La fornication est le meilleur antidote contre le vieillissement", lui fait dire Jean Hache. La perception d’un homme déchu et malheureux qui ne fornique plus au fond de sa cellule, présenté d’abord à sa toilette, puis en train de manger, éloigne le spectateur de cette ombre fantastique et fantasmée qui aurait plané sur la vie de Mozart. 

Habilement mis en scène sur le petit plateau du Lucernaire, ce soliloque, tantôt drôle tantôt grave, est investi par un auteur, comédien et metteur en scène qui a su magistralement laisser parler les démons jaloux du compositeur en mal de reconnaissance et lui redonner, ainsi ses lettres de noblesse. Si l’air sec et maigre de Jean Hache n’est pas sans rappeler l’image revêche et sévère que l’on prête volontiers au personnage, sa force est d’avoir su en faire le portrait d’un homme parcouru dans sa dimension la plus complexe et la plus verticale : ni bien ni mal, le personnage oscille entre démesure et faiblesse, emphase et simplicité, folie et raison. Son jeu et son allure ne sont pas sans rappeler celui d’un Laurent Terzieff. 

Cet homme qui aurait au moins voulu être un ange déchu regarde l’enfant prodige avec haine et envie. Mozart est celui qui "dialogue avec les anges" et qui détient "le génie du coeur", "seulement occupé à mettre ensemble des notes qui s’aiment". Lui n’a pas une note digne de passer à la postérité. Retranché au fond de sa cellule, il ne reste plus que les souvenirs du passé pour s’entretenir avec lui. Même Dieu aura fini par se taire. Adresses, menaces, supplications, seule la musique vient encore lui chuchoter à l’oreille et imposer sa respiration. Moins "fulgurante" et moins passionnée que celle de Mozart, elle est néanmoins une redécouverte, un dialogue entre les deux compositeurs, sinon un magnifique requiem permettant enfin de réhabiliter son œuvre. 

Lumière calfeutrée, barreaux aux fenêtres se détachent discrètement, entre ombre et lumière, et seront le symbole de l’enferment progressif de Salieri. Roland Hergault, à la co-mise en scène et à la lumière, a réalisé là un beau travail. Ce dialogue métamorphose la scène en un confessionnal recueillant les confidences d’un homme en proie à un beau délire.


"Salieri le mal-aimé de Dieu"

Jean Hache dans "Salieri le mal-aimé de Dieu" © André Bradin
(Vu le 14 juin 2011) 

Texte : Jean Hache 
Mise en scène : Jean Hache et Roland Hergault. 
Avec : Jean Hache et la voix d’Emmanuel Ray. 
Lumière : Roland Hergault. 

Du 1er juin au 28 août 2011. 
Théâtre le Lucernaire, Paris 6e. 
Du mardi au samedi à 18 h 30. 
Réservations : 01 45 44 57 34. 
www.lucernaire.fr


Sheila Louinet
Lundi 4 Juillet 2011

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Publié par Franck Bortelle dans Théâtre le 10 juil 2011

"Jean Hache se réserve le rôle-titre. Il y est prodigieux. Avec sa diction parfaite et sa phénoménale capacité d’incarnation, cet immense professionnel des planches livre une composition saisissante."


Talent contre génie
Seul en scène et auteur de son spectacle, Jean Hache livre une composition saisissante de l’ennemi juré de Mozart. Tour à tour blasphématoire ou se pâmant d’admiration pour le prodige dont il reconnaît la supériorité, il dissèque cette frontière ténue entre le talent et le génie en proposant, outre une réhabilitation de Salieri, une passionnante réflexion sur la condition d’artiste. Coup de cœur.
Musicien de commande de l’empereur d’Autriche, ce « mou de la coiffe » ainsi qu’il le nomme, professeur de Beethoven et Schubert, Salieri aura connu toutes les gloires, tous les triomphes. Adulé de l’aristocratie entière, il doit toutefois céder la place à un « monstre de foire », un « singe savant » dont pourtant « tout l’être n’était que musique, préoccupé seulement à mettre ensemble des notes qui s’aiment », Wolfgang Amadeus Mozart, ce trublion génial qui s’affranchit allègrement des codes de bienséance et des compromis et dont la musique touche toutes les couches sociales. Riche mais aliéné, il s’adresse de sa chambre d’asile à d’hypothétiques invités, grotesquement représentés par un trophée de chasse mais aussi à Dieu et bien sûr à Mozart qui n’a de cesse de le haranguer en lui assénant d’évidentes réalités sur le métier.

crédit photo André Bradin
Le délire comme valeur refuge
Jean Hache a écrit un texte brillant, stylisé, très « 17ème siècle », sans enluminure mais parsemé de saisissantes réparties sur le métier d’artiste. Son Salieri, tout d’aigreurs à peine contenues, force plus l’empathie, voire la pitié, que l’aversion. Croupissant dans cet asile dont le sordide se dispute à la décrépitude, métaphore de l’état même du personnage et que soulignent à la fois un décor décati et des vêtements qui ne fleurent guère la belle époque des mondanités impériales, il n’est que blasphème, concupiscence déchue et surtout solitude. Mozart vient de mourir et la haine de Salieri, assortie d’une admiration qui confine à la folie pure, n’a plus de répondant. Lucide de la futilité de son passé où courbettes et flatterie furent son lot quotidien, il ne peut plus trouver que le délire comme valeur refuge. Lui le courtisan fidèle jusqu’à l’obséquiosité mais qu’on aura vite oublié s’est fait damner le pion par ce débauché de Mozart qui fait la nique à qui ose émettre un bémol à sa musique. C’est l’anarchiste contre le politiquement correct. C’est l’audace opposée au consensus. C’est le talent face au génie. Combat perdu d’avance.
La mise en scène, bien qu’épurée, va réserver de beaux moments esthétiques par l’entremise d’éclairages (signés Roland Hergaul) qui embastillent le personnage dans les tréfonds de sa jalousie maladive. Sur scène, Jean Hache se réserve le rôle-titre. Il y est prodigieux. Avec sa diction parfaite et sa phénoménale capacité d’incarnation, cet immense professionnel des planches livre une composition saisissante. Si quelques rires ne peuvent être réprimés (car la drôlerie parvient à s’immiscer dans le propos), ils sont rapidement relayés par cette pitié que renvoie cet homme usé, poudré pour se donner encore un semblant d’illusion de gloire. Salieri abdique, dépose les armes dans une phrase couperet, péroraison à son propre ensevelissement discursif : « L’heure de la soupe : c’est avec la musique de Mozart la chose que je préfère ». Salieri s’éclipse sur son « Requiem ». C’est Jean Hache qui revient et récolte les bravos. Tout le drame de l’éternel second…
Saliéri, le mal aimé de Dieu
De et par Jean Hache
Mise en scène : Jean Hache et Roland Hergault
Avec la voix d’Emmanuel Ray (Mozart)
Du 1er juin en 28 août, du mardi au samedi à 18h30

Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris
Réservation : 01 45 44 57 34

 

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La commedia della mattina
Par Stéphanie Fromentin
France Inter, le dimanche de 6 h 43 à 6 h 47

"Saliéri, le mal aimé de Dieu. Le compositeur de musique (1750-1825) oublié de l’histoire se raconte à travers sa rivalité avec le divin Mozart… son contemporain. Cloisonné dans un asile de fous il dialogue avec ses voix intérieures… entre souvenirs sur sa vie et réflexions sur son temps. La légende dit que c’est Salieri qui, fou de jalousie aurait empoisonné Mozart … une légende initiée par la nouvelle de Pouchkine : Mozart et Saliéri 1930) et accentuée par le film de Milosz Forman(Amadeus).
Or, on s’aperçoit avec Salieri, le mal aimé de dieu que, non seulement c’est faux mais que ce serait plutôt Mozart qui aurait empoisonné la vie de Salieri. Jean Hache, le comédien metteur en scène de cette pièce incarne cet homme brisé au point qu'on finit par se dire que Saliéri est de retour. Il fait plus que de nous proposer une biographie de Salieri, il nous offre une véritable entreprise de réhabilitation ..."
Stephanie Fromentin 19 juin 2011 Debout les morts !

 

 


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Salieri réhabilité
Salieri, le mal-aimé de Dieu, de et par Jean Hache, Lucernaire, mar. au sam., 18 h 30, jusqu’au 28 août. Rens. : 01 45 44 57 34
Historia
Jean Hache s’inspire de la nouvelle de Pouchkine, Mozart et Salieri (1830), qui alimenta la légende de la rivalité entre ces musiciens et colporta la rumeur selon laquelle Salieri aurait manigancé la mort de Mozart (voir Amadeus de Milos Forman) mais n’y adhère pas. Né en 1750, Salieri, acteur incontournable de l’histoire de la vie musicale de Vienne, est nommé dès 1774 directeur de l’Opéra italien et compositeur officiel de la cour de Joseph II puis maître de chapelle royale et impériale en 1888. Adulé jusqu’à l’arrivée du prodige « ricanant et irrespectueux », à la fin de sa vie il se serait accusé de son assassinat. Il est plus probable que, dépressif, il aurait perdu la raison, voire tenté de se suicider. Bien que jaloux, il fut l’un des rares à se rendre aux funérailles de Mozart dont il admirait le génie. On ne peut s’empêcher de penser, comme le révèle la pièce, que la rumeur a pris le pas sur l’histoire et animé l’éternel débat médiocrité et génie, qui, s’il est romantique, n’a rien d’historique, d’autant que Salieri n’était pas un médiocre. Jean Hache montre Salieri à l’asile mais il n’est pas fou, juste un homme déçu qui sait qu’il sera oublié, dont l’imagination fait défiler les personnages de l’époque, la Cavalieri pour laquelle les deux compositeurs ont écrit, Beethoven et Schubert, ses anciens élèves, dont le dernier a la syphilis, Mozart (voix off d’Emmanuel Ray). En filigrane, les mœurs de la cour où l’artiste n’est qu’un valet parmi d’autres, où règnent mensonge et hypocrisie, où l’on peut s’offrir les faveurs d’une bienfaitrice ou d’un protecteur comme le prince Colloredo pour Mozart, où on lit le marquis de Sade… On apprend que le librettiste Lorenzo da Ponte s’exile aux Amériques, que l’empereur remplace Gluck par Mozart à la chambre impériale, que le Burgtheater « ne jure que par les modernes » et oublie Salieri. Dans l’ombre on devine l’asile. Musique de Salieri et Mozart. Le mystère reste entier, d’autant que l’expertise du crâne supposé de Mozart n’a rien donné jusqu’à ce jour, mais cette manière de réhabilitation de Salieri est à ne pas manquer.
Evelyne Sellés-Fischer